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Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l'enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C'était hier que je t'ai dit
Nous dormirons ensembles
C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
J'ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il va l'amble
Tout ce qu'il a de temps humain
Nous dormirons ensemble
Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J'ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t'aime que j'en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensembleCe texte superbe est chanté par JEAN FERRAT
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Les chats
Les amoureux fervent et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison;
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.
Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres;
L'Erèbe les eut pris pour ses courriers funèbres;
S'ils pouvaient au sevrage incliner leur fierté.
Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin;
Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
C.Baudelaire - Les Fleurs du Mal
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- Comme une grande fleur trop lourde qui défaille,
- Parfois, toute en mes bras, tu renverses ta taille
- Et plonges dans mes yeux tes beaux yeux verts ardents,
- Avec un long sourire où miroitent tes dents...
- Je t'enlace ; j'ai comme un peu de l'âpre joie
- Du fauve frémissant et fier qui tient sa proie.
- Tu souris... je te tiens pâle et l'âme perdue
- De se sentir au bord du bonheur suspendue,
- Et toujours le désir pareil au coeur me mord
- De t'emporter ainsi, vivante, dans la mort.
- Incliné sur tes yeux où palpite une flamme
- Je descends, je descends, on dirait, dans ton âme...
- De ta robe entr'ouverte aux larges plis flottants,
- Où des éclairs de peau reluisent par instants,
- Un arôme charnel où le désir s'allume
- Monte à longs flots vers moi comme un parfum qui fume.
- Et, lentement, les yeux clos, pour mieux m'en griser,
- Je cueille sur tes dents la fleur de ton baiser !
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Récupérée de « http://fr.wikisource.org/wiki/Comme_une_grande_fleur... »
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L'herbe est molle et profonde
Sous les branches qui pendent,
Lourdes de fruits et de fleurs blanches ;
Lourde est la senteur enivrante,
Et douce est l'ombre. On s'y étend ;
Un sourd sommeil coule dans le sang.
Et les branches s'abaissent et se penchent,
Et vous caressent de longs frôlements,
Vous caressent et vous soulèvent
De la terre doucement ;
Et l'arbre vous prend dans ses bras puissants,
L'arbre joyeux et frémissant
Qui resplendit dans la lumière.
Il vous enlace et vous berce dans l'air,
Et l'on est lui, l'on est sa sève,
Sa force féconde, et l'on frémit
En ses naissantes fleurs, et ses fruits,
En ses milliers de feuilles légères ;
On respire en son souffle, on embaume la terre.
Et l'on s'éveille comme un fruit tombe,
Un fruit lourd et vermeil,
Dans l'herbe profonde,
A travers le soleil.Recueil :La Chanson d'Eve
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Philis danse la Sarabande
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