• SAINTONGE...Henri-Frédéeic AMIEL (1855)

      

    La mer baigne la Saintonge
    Je me baigne dans la mer
    Juste aux lieux où se prolonge
    Du fleuve aux Gascons si cher
    <script type=text/javascript>prive();</script> L'onde jaunâtre en flot vert
    Et l'eau douce en flot amer.
     
    La côte, gâteau que ronge
    Aujourd'hui, demain, hier,
    La vague à la faim d'enfer,
    S'y creuse en cirques de fer
    Qu'un fin sable enferme et longe.
    Là, sous jupe avec spencer
    Les dames vont au flot clair ;
    Mais gêné, le sexe fier
    Se costume comme un ver.
     
    Donc, fermant Platon et Blair,
    Cuvier, Decandolle et Monge,
    Bref tout livre sauf Schiller
    Et le chantre de l'Enfer,
    Tout le jour comme une éponge,
    M'imbibant de sel ou d'air
    Pour tonifier ma chair,
    J'erre, hume, marche et plonge
    Et soigne aussi mon gaster.
    Puis, le soir venu, je songe
    Quand les phares de l'éther,
    Phébé, Vénus, Jupiter,
    Des feux tournants de la mer
    Éclipsant le rouge éclair
    Dorent les flots de Saintonge.
    Voilà pour Royan, Messer.
     
    De Lyon, d'Abd-el-Kader,
    De Biarritz, de Quimper,
    Sache... mais, par Lucifer,
    Ce billet sans fin s'allonge !
    Coupons court ; assez trés cher,
    Adieu, le reste à l'hiver !
    À toi de cœur, sans mensonge
    De Royan, près de la mer
    Ce vingt-trois de September.

    Henri-Frédéric AMIEL (1855)

     


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